La peur : Comment la comprendre et la dépasser pour mieux vivre ses émotions
- MFQ Thérapeute
- 18 mai
- 5 min de lecture
Découvrez d'où vient la peur, comment elle se manifeste dans votre corps et votre esprit et apprenez à la transformer grâce à des exercices simples et efficaces.
La peur fait partie intégrante de notre vie. Elle peut surgir à l'improviste ou nous accompagner en toile de fond, discrète mais pesante. Bien que désagréable, elle est un messager précieux qui mérite d'être écouté. Dans cet article, nous allons explorer ensemble les origines de la peur, ses manifestations et comment l'accueillir pour la transformer. Vous découvrirez également des exercices concrets pour vous aider à vous apaiser.

D'où vient la peur ?
La peur est une émotion primaire, inscrite dans notre cerveau reptilien, la partie la plus ancienne de notre système nerveux. Elle a un rôle vital : assurer notre survie.
A l'origine, elle nous permettait de fuir un danger physique immédiat (un prédateur, un feu, une chute…). Aujourd'hui, la peur est souvent déclenchée par des situations symboliques : peur du rejet, de l'échec, de ne pas être à la hauteur, de souffrir ou de perdre le contrôle.
Les origines de la peur peuvent être multiples :
Expériences passées (traumatismes, échecs, abandons),
Croyances héritées (familiales, culturelles),
Imagination ou anticipation de scénarios futurs,
Manque de confiance en soi ou en la vie.
Exemple : Julie ressent une peur panique avant de prendre la parole en public. En remontant à l'origine, elle se souvient, qu'enfant, elle a été moquée en classe. Depuis, son système de protection active la peur pour l'empêcher de "revivre" cette souffrance.
Comment la peur se manifeste-t-elle ?
La peur se manifeste sur plusieurs plans :
Physique : accélération du rythme cardiaque, sueurs, mains moites, boule au ventre, tension musculaire, respiration courte…
Emotionnel : anxiété, agitation, blocage, hypersensibilité…
Mental : pensées en boucle, anticipation négative, scénario catastrophe…
C'est une réaction automatique du système nerveux sympathique qui prépare le corps à la fuite ou au combat. Lorsque la peur devient chronique ou disproportionnée, elle peut créer du stress, de la fatigue émotionnelle ou des comportements d'évitement.
" Accueillir sa peur,
c'est tendre la main à l'enfant intérieur qui réclame de l'amour. "

comment faire la différence entre une peur réelle et une peur irréelle ?
Faire la différence entre une peur réelle et une peur irréelle (ou imaginaire) est essentiel pour ne pas être prisonnier de son mental et pour reprendre le pouvoir sur ses émotions. Voici une explication claire, avec des exemples concrets et des questions à poser.
1. Qu'est-ce qu'une peur réelle ?
Une peur réelle est déclenchée par un danger immédiat concret. Elle repose sur une situation présente qui menace directement notre intégrité physique ou psychologique.
Exemples de peur réelle :
Une voiture arrive à vive allure alors que vous traversez la rue,
Un chien agressif courre vers vous en grognant,
Vous êtes en pleine mer sans gilet de sauvetage et sans savoir nager.
Elle est utile car elle vous pousse à réagir (fuir, vous protéger, agir vite). C'est une peur de survie.
2. Qu'est-ce qu'une peur irréelle (ou symbolique, anticipative) ?
C'est une peur qui n'est pas déclenchée par un danger présent ou imminent, mais par une pensée, une mémoire du passé ou une projection dans le futur. Le danger n'est pas tangible, mais imaginé.
Exemples de peur irréelle :
" Et si je me ridiculisais en parlant devant tout le monde ? "
" Et si je n'étais pas aimé ? "
" Et si je tombais malade demain ? "
" Et si je ne réussissais pas ma reconversion ? "
Cette peur est mentale, souvent fondée sur une vieille blessure, un conditionnement ou un scénario qui n'existe pas (encore). Elle bloque ou paralyse sans réel danger immédiat.
Comment faire la différence ? Voici 4 questions à vous poser :
Le danger est-il ici et maintenant ?
→ Si oui, peur réelle. Sinon, c'est probablement une projection.
Est-ce que je peux prouver que ce que je crains va arriver ?
→ Si c'est basé sur des faits actuels et concrets, c'est réel. Sinon, c'est une hypothèse mentale.
Cette peur m'aide-t-elle à me protéger concrètement ou m'empêche-t-elle d'agir ?
→ La peur réelle pousse à l'action. La peur irréelle freine.
Est-ce que cette peur est liée à une situation déjà vécue ou à une anticipation ?
→ Une peur qui réactive un souvenir douloureux (traumatisme, rejet, échec…) est souvent irréelle dans le présent, mais bien réelle dans l'émotion qu'elle réveille.
Exemple de mise en pratique :
Imagine : tu veux proposer un atelier de poterie. Tu ressens de la peur : " Et si personne ne venait ? Et si je n'étais pas légitime ? "
Pose toi ces questions :
Quel est le danger réel ici ? (Aucun danger physique ou immédiat)
Est-ce que j'ai une preuve que ça se passera mal ? (Non)
Est-ce que cette peur me protège pou me bloque ? (Elle me bloque)
→ Cette peur est donc irréelle, issue d'un manque de confiance, pas d'un danger concret.
Astuce : Ne nie pas cette peur, même irréelle. Accueille la comme une émotion vivante, légitime. Puis, rassure la comme un enfant intérieur : " Tuc rois que ça pourrait mal se passer, mais tu es en sécurité maintenant. Je suis là pour toi. "
" La peur veut te protéger du pire,

Pourquoi est-il important d'écouter la peur ?
La peur n'est pas notre ennemie. Elle est une alarme. Elle nous dit : " Attention, quelque chose semble dangereux ou incertain ". L'ignorer ou la fuir ne fait que la renforcer. L'accueillir avec bienveillance permet de la décrypter et d'en faire un levier de transformation.
Exercice 1 : Mettre de la lumière sur la peur.
Objectif : Identifier précisément la peur
Prenez un moment de calme,
Fermez les yeux, respirez profondément,
posez vous la question : " Qu'est-ce qui me fait peur exactement ? ",
Notez les pensées, images ou sensations qui émergent,
Demandez à votre peur : " De quoi essaies-tu de me protéger ? ",
Remerciez la pour son intention.
Exemple : En posant cette question, Julie découvre que sa peur de parler en public est en fait une peur d'être humiliée à nouveau. Elle réalise que cette peur cherche à la protéger de la honte.
Exercice 2 : Respirer pour apaiser le système nerveux.
Objectif : Calmer les réactions physiologiques de la peur
inspirez doucement par le nez pendant 4 secondes,
retenez votre souffle pendant 4 secondes,
Expirez lentement par la bouche pendant 6 à 8 secondes,
Répétez pendant 3 à 5 minutes.
Cette respiration active le système nerveux parasympathique, celui de l'apaisement.
Exercice 3 : Transformer la peur en élan.
Objectif : Passer de la paralysie à l'action
Demandez vous : " Que ferais-je si je n'avais pas peur ? ",
Imaginez que votre peur est un enfant intérieur qui a besoin d'être rassure,
Parlez lui avec douceur : " Je t'écoute, tu as le droit d'avoir peur. Et je suis là pour toi. "
Choisissez une micro action concrète qui vous rapproche de ce que vous souhaitez.
Exemple : Julie décide de commencer par lire un texte à voix haute devant un ami bienveillant. C'est une petite victoire sur sa peur.
" Lorsque tu marches avec ta peur au lieu de lutter contre elle,
tu retrouves ton pouvoir. "

A retenir …
La peur est une messagère, pas une ennemie. En apprenant à la reconnaître, l'écouter et l'apaiser, vous ouvrez la voie à plus de liberté intérieure. Chaque peur traversée est une victoire sur vos limitations, et un pas vers votre puissance personnelle.
N'oubliez pas : Vous n'avez pas à supprimer la peur, vous avez à marcher avec elle, main dans la main.
La peur est un mécanisme naturel de protection,
Elle devient problématique lorsqu'elle vous empêche d'agir ou de vivre sereinement,
L'écouter et l'accueillir permet de la désamorcer,
Des outils simples (respiration, dialogue intérieur, actions progressives) peuvent aider à la transformer.
" La peur ne disparaît pas en la fuyant.
Elle se transforme lorsqu'on l'embrasse. "

Maria-Fatima QUINTAS
Thérapeute en libération émotionnelle
dans le var
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